Coeur de l'islam

Texte: Natalia Remmer

DIT D'ARABIE SAOUDITE AHMAD MATER - L'UN DES PHOTO-ARTISTES MODERNES LE PLUS CONNUS ET TALENTS DU MONDE ARABE ET L'INVITEUR CONSTANT DES PLUS GRANDS EXPOSITIONS ET AVANTAGES DE L'ART INTERNATIONAL.

Son attention est concentrée sur les processus de transformation du monde islamique et, dans une moindre mesure, sur le principal centre d'attraction - la ville sainte de La Mecque.

Le fils d'un soldat de l'armée saoudienne et d'un médecin membre du personnel de l'hôpital central de la petite ville d'Abha, Ahmad Mater, pratique activement son temps libre dans des domaines tels que la photographie, la calligraphie, la peinture, les installations et la vidéo. Sa tâche est d'étudier l'esthétique de la culture islamique à l'ère de la consommation, de la mondialisation et des changements dramatiques généraux. «Mes œuvres sont une interprétation de ce que je ressens à un moment donné. C’est le résultat de mes observations et de mes conversations internes avec moi-même», déclare l’artiste.

Une série de photographies documentaires intitulée «Le désert de Faran» sur la transformation phénoménale du cœur du monde islamique - la sainte Mecque - a parcouru de nombreuses expositions d'art majeures et rencontré un succès retentissant. Sur ces photographies sont reflétées les cicatrices de civilisation que les gens laissent sur terre avec une histoire de plusieurs milliers d'années. Pour satisfaire le flux croissant de pèlerins, la ville se construit rapidement avec de nouveaux bâtiments massifs, enterrant les vieux quartiers. Ainsi, une ville vivante du temps d'Abraham se transforme progressivement en une mégapole du 21ème siècle qui brille de lumières. Quels sont les véritables motifs de l'urbanisation, combien ces processus cosmopolites sont douloureux - vous commencez à penser à tout cela, en regardant dans les espaces de la jungle de pierre.

L’installation «Magnétisme» constitue un autre regard sur la mosquée réservée: des miettes de métal forment un vortex autour du centre d’attraction. Ainsi, l'auteur reproduit de manière minimaliste le rituel complexe du hadj pratiqué par les pèlerins depuis 1350 ans. L'aimant rectangulaire noir est une sorte de Kaaba et le mouvement imaginaire de particules est une sorte de tawaf - une visite rituelle de la "Maison Sainte" pendant la cérémonie religieuse. Dynamisme, gravité et confrontation harmonieuse, l’espace d’un carré et d’un cercle - sur un fond noir et blanc, sans demi-teintes, sans doutes et sans plus.